jeudi 5 août 2010

Grand-maman

Il y a 14 ans aujourd’hui décédait ma grand-maman Marie-Ange, qui portait si bien son nom… Car c’est ce qu’elle fut pour moi, un ange bienveillant qui veillait tendrement sur mon frère et moi.


Je n’ai pas eu une enfance très « normale ». Ma mère avait 16 ans quand elle a eu mon frère et 21 ans pour moi. Elle était très jeune… trop jeune. Mon père quant à lui avait 19 ans. Il faisait partie d’un gang un peu turbulent et aurait sûrement voulu profiter encore un peu de sa jeunesse. Mais il a pris ses responsabilités au meilleur de ce qu’il pouvait, je crois. Oh, nos deux parents nous ont toujours beaucoup aimés, je n’ai aucun doute là-dessus… Mais ma mère n’était pas prête, n’avait pas la maturité, pour laisser de côté son adolescence pour prendre soin de deux jeunes enfants. Mais heureusement, grand-maman était toujours là pour s’assurer de notre bien-être et de notre sécurité.

Je garde de doux souvenirs de ma grand-mère, même s’ils sont parfois teintés de tristesse. Je me souviens d’une nuit, je devais avoir 4 ans, mes parents étaient déjà séparés. Je me suis levée en pleine nuit et j’ai trouvé des policiers dans la maison. Ma mère était partie sur « une go » avec un ami et avait fait une overdose de je ne sais plus quoi. Grand-maman est venue nous chercher aux petites heures du matin et a pris soin de nous pendant plusieurs jours. Ou une autre fois où mon frère et moi nous sommes retrouvés chez elle encore une fois, avec rien dans nos bagages, je ne me souviens plus pourquoi. Je pleurais devant la fenêtre appelant mes parents. Elle a été prendre le drap en flanalette préféré de Murielle, celui avec des joueurs de hockey dessus, et l’a taillé pour me faire une belle jaquette. Murielle, c’est une des filles de grand-maman. Elle est atteinte de Trisomie 21 et a été ma principale compagne de jeu durant mon enfance. Elle m’appelait la bebitte parce que j’étais minuscule et me faufilais partout.

Durant toute mon enfance et mon adolescence, Marie-Ange a été là pour moi, me donnant amour et affection. Durant ses dernières années de vie, j’ai été moins souvent présente pour elle. J’habitais Montréal et elle Chicoutimi. Je ne descendais pas souvent… Avant d’accoucher de mon fils, je suis descendue en juillet rendre visite à mon père et j’en ai bien sur profité pour aller la visiter. Elle était déjà très malade d’un cancer du sein qui s’était étendu dans sa colonne. Ce jour-là, elle ma donné une minuscule statuette de Ste-Anne qu’elle avait fait bénir pour veiller sur l’enfant que je portais. J’y suis retournée à Noël lui présenter mon fils né le 30 septembre. Elle était très heureuse de pouvoir le bercer, le cajoler et l’embrasser. Je ne savais pas que c’était la dernière fois que je la voyais. Je me préparais à partir pour Chicoutimi durant mes vacances de juillet. Je faisais les valises quand une amie m’a téléphoné pour me dire de regarder à la télé. C’était l’année du déluge à Saguenay. Nous avons dû annuler notre séjour car il était impossible de s’y rendre, les routes étant fermées. C’est quelques jours après, le 5 août exactement, que j’ai reçu le téléphone de mon père pour m’annoncer le décès de grand-maman. La même journée que le 3e anniversaire de mon filleul Marc-Olivier. Ce fut d’ailleurs le seul de ses anniversaires que j’ai manqué.

Grand-maman, tu es très souvent dans mes pensées et toujours dans mon cœur. Tu me manques beaucoup mais je suis certaine que de là-haut tu veilles sur moi et sur Marc.

Je taime….

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