jeudi 6 mai 2010

Encadrer ou régenter?

Aujourd’hui est la dernière journée de la 3e session de fiston. Nous recevrons le bulletin la semaine prochaine, mais selon le suivi que j’ai fait auprès de quelques enseignants, il devrait y avoir quelques beaux résultats.

Au cours des prochains jours débute la ronde des bilans et examens du Ministère, de même que la remise de certains travaux échelonnés sur plusieurs semaines. Je ne sais pas si c’est dû à son tdah ou à l’adolescence, mais fiston a beaucoup de difficultés à planifier des travaux sur une trop longue échéance et à s’instaurer un horaire d’étude. Il est un fervent adepte du dernière minute! Mais cette fois-ci, le travail demandé en histoire est impossible à réaliser en un soir ou deux. Ajoutez à ça son kung fu (6 à 8 heures par semaine) et le soccer, sans compter les périodes d’ordinateur et son implication bénévole à la création d’un jeu vidéo. Il ne reste plus beaucoup d’heures à la journée après ça.

J’ai donc pensé de profiter du week end pour m’assoir avec lui pour lui montrer comment faire une bonne planification. J’envisage aussi de le suivre d’une façon un peu plus serrée pour les semaines à venir. Mais je suis ambivalente. Je ne suis pas certaine que c’est une bonne chose que de m’ingérer dans sa façon de gérer son temps et ses activités; qu’à presque 15 ans, il devrait être capable de s’arranger tout seul. Mais d’un autre côté, je me dis que ça serait peut-être une bonne façon de l’aider à se préparer aux deux prochaines années de son secondaire, lui qui se dirige au profil « sciences naturelles ».

J’aimerais lâcher prise face à ses résultats scolaires. Après tout il réussi quand même assez bien. Mais je ne peux m’empêcher de perdre mes moyens quand j’apprends qu’il a eu 95 en science, la meilleure note du niveau, mais aussi 56 dans un autre travail toujours en science. Ce qui lui donnera une note de 82 sur son bulletin. Ce qui est quand même bon au total et dont je devrais me réjouir! Mais le fait qu’il est eu 56 parce qu’il a remis un torchon comme travail, tout simplement parce que le sujet ne l’intéressait pas, je m’excuse, mais ça m’enrage, je vois rouge! Et c’est comme ça dans presque toutes les matières! Et ce qui me fâche encore plus, c’est que je me trouve à minimiser d’excellents résultats en lui remettant toujours sur le nez les mauvaises notes dû à sa paresse.

Ce que j’aimerais c’est de trouver le juste milieu entre l’encadrer et tout régenter. Je suis consciente que c’est en partie ma faute s’il manque d’autonomie car je l’ai beaucoup trop couvé. J’ai beaucoup de misère à me dire qu’après tout, ça sera de sa faute s’il ne réussis à entrer au Cégep dans le programme de son choix parce qu’il n’aura pas eu les résultats nécessaires. Que ça serait une belle leçon pour lui. Mais je n’y arrive pas, je ne décroche pas. Je ne peux pas croire qu’un enfant aussi brillant puisse se contenter de « passer » quant il a le potentiel et les capacités de se classer parmi les meilleurs. Mais lui, il s’en fout… En fait non, il ne s’en fout pas… C’est peut-être même le contraire… Car je viens tout juste de me rappeler une conversation que nous avons eue au début de son secondaire. Et une des phrases qu’il m’a dite concernait justement le fait qu’il était hors de question pour lui que de se faire cataloguer de « bolé » et qu’il voulait être comme les autres…. Il ne veut pas, il ne veut plus être différent. Il a trop sentie un décalage avec les autres enfants lors de son primaire. Et ça l’a vraiment beaucoup blessé.

« Être comme les autres », c’est si important à l’adolescence. Ils ne comprennent pas encore que c’est le fait d’être unique qui nous rends si important aux yeux des autres.

Bientôt, je viendrai parler de son passage difficile au primaire. Des événements qui l’ont meurtris, lui et qui m’ont marqué, moi. Qui feront sûrement que je m’inquiéterai pour lui toute ma vie… Comme toutes les mamans du monde, je crois!

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Comme j'ai 3 ados (15, 17 et 19 ans), Dieu du ciel que je te comprends.

    On prend leur éducation tellement à coeur! Et comme personne, absolument jamais personne ne peux venir une seule fois nous certifier qu'on a pris la bonne décision, le bon comportement, ben... on se questionne constamment à savoir: est-ce que j'en fais trop ou pas assez?

    Respire un bon coup, détends tes épaules et regarde les choses en perspectives: tu l'aimes, tu lui donnes une bonne éducation, tu fais de ton mieux, c'est déjà énorme, ÉNOOOrme!

    C'est une bonne chose de se questionner sur nos choix, mais il ne faut pas se mettre les nerfs en boule pour cela. Nous ne sommes que de simples êtres humains, nous ferons des erreurs et nos enfants ont besoin de nous voir faire des erreurs. Cela les encouragera quand ils seront parents à leur tour...

    Je te raconte ma dernière "erreur"? Je suis partie une fn de semaine (1 dodo!) avec l'Homme. À notre retour, on s'est vite rendus compte qu'il y avait eu, malgré l'interdiction, des amis à la maison... GGRrrr. j'te jure, des fois...

    Donc, réunion-causerie avec les 3 ados: remise à l'heure des pendules, explications calmes mais fermes, présentation de notre déception de voir le lien de confiance brisé. Cela s'est quand même, je dois dire, très bien passé. Les ados regrettaient leur geste et se sentaient "dans leurs petits souliers".

    Tu vois, les erreurs feront toujours partie du parcours. Tiens, je crois que je vais lever mon apéro à cela ce soir: aux erreurs de parcours...qui prouvent que j'ai un parcours!

    Bonne chance!

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  2. Merci beaucou alairlibre....

    Je sais que je dois lacher prise et arrêter de m'en faire avec tout ça. Mais j'ai tellement peur de passer à côté de quelque chose comme je l'ai fait à son primaire...

    J'aime beaucoup ta dernière phrase sur les erreurs de parcours...Tu as bien raison, elles prouvent que j'essaie...

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